Enlever son parquet

Il n'est pas nécessaire de démonter les autres plinthes dès lors qu'elles ne gênent pas les opérations. Tout dépend bien sûr de la configuration des lieux. Il est fort probable que le plâtre vienne avec et que les choses ne se passent pas au mieux de ce qu'on espérait (Fig. 9). On en sera quitte pour reboucher les trous après coup avec un enduit. Il y aura de la casse de toute façon au démarrage car les lames, coincées contre le mur et clouées en plein bois, sont difficilement accessibles. Les choses deviennent ensuite plus aisées quand la pince à décoffrer dispose d'un espace d'engagement suffisant. Il est important d'insérer le pied de biche progressivement sous les lames par petits coups en faisant levier alternativement dans les deux sens jusqu'à ce que les têtes des pointes puissent être saisies avec les tenailles (Fig. 10). Rappelons que les becs des tenailles méritent d'être réaffûtés pour l'occasion. Le démontage est un travail long et fastidieux mais vouloir aller plus vite en besogne aboutit à la détérioration des lames surtout si les pointes, de surcroît à tête plate, ont été clouées en fond de rainure comme c'est trop souvent le cas  !

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Un parquet traditionnel est cloué en languette, avec des pointes tête homme, selon une inclinaison d'environ 30° (Fig. 12).

Les avantages sont multiples : bonne vision et facilité de pose au clouage, dépose plus aisée sans crainte de détériorer des lames. Un parquet traditionnel doit être perçu comme démontable, réutilisable, et susceptible d'être revendu d'occasion.

Le travail avance et l'on découvre peu à peu les lambourdes et ce quelles recèlent: toiles d'araignées, restes de gravats et vieux journaux historiques qui nous apprennent « que M. Poincaré a conclu avec le Tsar un accord secret qui tendait à séparer économiquement et politiquement de l'Allemagne les territoires de la rive gauche du Rhin »!

Mais si les planchers dissimulent des secrets, nous n'y avons pas trouvé de trésor, hélas, ni la moindre pièce de monnaie !

On découvre par contre les raisons des maux dont le parquet souffrait et que l'on peut classer en trois catégories :

Défauts à la pose
Si les raccords de lambourdes ne sont pas mis en quinconce mais dans le même alignement, la zone de plancher concernée finira un jour par bouger et fléchir. Des lames de parquet trop courtes ou des raccords de lames placés dans les vides entre lambourdes, surtout dans les zones de circulation les plus sollicitées, aboutissent à des résultats similaires (Fig. 14).

Des modifications de fortune
La suppression des cheminées d'angle a nécessité de compléter le parquet. Des lames dépareillées, clouées sur des lambourdes de fortune posées sur un simple lit de sable, avaient ici fait l'affaire (Fig. 15). Ces solutions économiques ne sont pas fiables à la longue malgré le soin apporté aux coupes biaises et au façonnage des raccords rainure/languette.

Le vieillissement
Les lambourdes ne sont pas de premier choix s'agissant de demi-chevrons standard du bâtiment. Elles se sont déformées aux endroits des noeuds d'autant qu'établies sur un dôme de plâtre, elles ont dû subir une forte humidité lors de l'établissement initial. La pose de lambourdes traditionnelles n'est pas le sujet de cet article et mériterait un éclairage particulier. Le hors série 2007 du Bouvet dédié à « L'aménagement intérieur » fournit des pistes instructives pour ceux qui s'intéressent aux parquets. Le fléchissement de la chape elle-même au fil du temps, principalement en zone centrale, se répercute aussi sur le parquet.

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