Avant tout, planifier !
Les travaux de réalisation d’une voie d’accès sont lourds et impliquent souvent de déplacer des quantités significatives de terre. La marge de correction une fois les travaux entamés est très faible ou très onéreuse, mieux vaut donc partir avec un plan avant de contacter son entreprise pour un goudronnage.
L’idée est simple : d’où souhaitez vous partir, pour aller où et en passant par où ? C’est ensuite que les choses deviennent plus spécifiques. Globalement, vous devez prévoir l’inclinaison de votre voie d’accès pour éviter l’accumulation de flaques d’eau et permettre un écoulement naturel par ruissellement. Ensuite il faut que vos points de départ et d’arrivée soient compatibles avec une voie goudronnée. Votre maison, votre garage doivent être préparés à voir des travaux lourds jusqu’au pied de la façade (littéralement).
Détail administratif :
Si vous souhaitez relier votre voie goudronnée à la chaussée publique, vous allez avoir besoin d’un passage en mairie et d’une autorisation administrative et les frais de mise à niveau de la chaussée seront sans doute pour vous (abaissement des trottoirs notamment).
Le B.A. – BA du goudronnage
Première chose à savoir, ce n’est pas du goudron que vous allez répandre mais du bitume. Le goudron, autrefois utilisé pour le calfatage des bateaux est un produit par distillation des poix végétales et ne s’emploie pas pour les travaux qui nous intéressent. Le bitume quant à lui peut parfois se trouver à l’état naturel mais est principalement issu de la distillation du pétrole dont il est un résidu lourd.
Le principe du goudronnage pour particulier est de préparer un chemin pour recevoir une couche de bitume et de graviers mélangés selon deux techniques très différentes : soit le gravillonnage, soit l’enrobé.
On le voit, le goudronnage est l’aboutissement de toute une démarche et ne s’improvise pas, il est donc conseillé de s’adresser à des professionnels possédant le bon outillage pour un travail de qualité.
Le terrassement
Il faut créer votre voie d’accès sur un terrain encore vierge. Elle ne va pas être posée à même le sol, comme toutes les constructions, elle a besoin de fondations pour ne pas être emportée par les intempéries. De plus, il peut s’avérer nécessaire de créer les conditions d’un écoulement de l’eau en terrain plat ou lorsque l’habitation est en contrebas.
Une règle simple et évidente à respecter est que le départ de la voie doit, si possible, se situer quelques centimètres plus bas que l’arrivée. Cela évitera à l’eau de ruisseler vers votre maison…
Une tranchée d’une vingtaine de centimètres de profondeur permet d’assurer la stabilité de l’ouvrage. Le décaissement permet de retirer les couches superficielles du terrain, les moins stables. Le travail se fait au tractopelle et le terrain est en suite tassé avec un rouleau compresseur. Attention, dans la négociation de votre devis, pensez à bien préciser ce qui doit être fait avec la terre ainsi retirée, sinon vous risquez de vous retrouver avec un tas de plusieurs tonnes dans votre jardin.
L’empierrage
C’est la partie la moins visible et pourtant la plus importante de tout l’ouvrage. La couche de pierre sert de support au revêtement de goudron dont elle assure la stabilité globale.
Avant de poser celle-ci un film géotextile est souvent déposé à même le sol préparé. Il permet, notamment pour les terrains les plus humides, d’assurer la cohérence de la couche de pierre à travers le temps et d’éviter qu’elle ne se dilue ou soit emportée avec la terre.
L’empierrage consiste à déposer du gravier, le plus souvent du calcaire en couches successives de 10 à 15cm et à comprimer chaque couche avec un rouleau-compresseur. L’aplanissement de cette couche est essentiel car c’est elle qui donne sa forme finale à votre revêtement. C’est également la dernière occasion de corriger les erreurs de pente.
C’est également au moment de l’empierrage que sont construites les bordures, le plus souvent en béton, qui viennent délimiter la voie goudronnée. Il faut également construire les rigoles d’écoulement et les systèmes de collecte des eaux à ce moment, ainsi que les diverses inclusions éventuelles (pavés, sculptures, etc).
Détail administratif :
Si vous prévoyez de collecter l’eau de pluie et de l’envoyer vers les égouts en utilisant vos canalisations, vous aurez besoin de faire agréer vos installations par l’administration compétente
L’idéal serait ici d’attendre un an ou deux que le terrain se stabilise, notamment si les travaux de terrassement ont été significatifs. En l’absence de ce délai, une discussion sérieuse avec le professionnel sur la stabilisation de la voie goudronnée doit être faite.
Le goudronnage
Le gravillonnage
Cette première méthode consiste à épandre une couche fine de bitume chaud sur la surface compressée initialement préparée et à épandre des graviers dessus. L’application peut se faire en mono- ou double couche.
Le résultat donne une bonne tenue à votre allée goudronnée pour un coût moindre, les quantités de bitume requises étant très faibles. Cette méthode permet aussi de choisir la couleur de son revêtement, qui sera celle du gravillon utilisé : gris, rouge ou bleu.
L’inconvénient de cette méthode est sa durée de vie, entre 5 et 10 ans. Les gravillons auront en effet tendance à se détacher avec le temps et le passage des véhicules malgré la compression au rouleau.
L’enrobé
L’enrobé est la méthode classique de goudronnage. Il s’agit d’un mélange de bitume, de sable et de graviers qui est livré à 120 degrés par les centrales à goudron pour épandage immédiat. Le gravier est pris dans la structure de bitume ; « enrobé », ce qui assure une bien plus grande cohésion et résistance à l’ensemble. Une fois posé le bitume doit encore être compressé à chaud pour obtenir une surface lisse et plane.
L’enrobé existe en deux couleurs, le noir et le rouge, obtenu par adjonction d’oxyde de fer à un gravier déjà rouge. Suivant la taille du gravier utilisé, l’enrobé sera dit drainant ou non. Un gros gravier permet la circulation de l’air et de l’eau à travers le goudron, ce qui permet à l’eau de s’écouler et évite les flaques dangereuses. Cette structure réduit également le bruit des véhicules roulant sur la voie goudronnée. Le problème des enrobés drainant et le même que celui du gravillonnage, la durabilité. Là où un enrobé classique peut durer entre 15 et 20 ans, un enrobé drainant sera plus proche de 10 ans.
Le prix du goudronnage
C’est la grande question. De nombreux prix circulent sur les forums Internet, mais la plupart du temps ils ignorent les variables qui rendent la comparaison difficile.
Le prix du goudronnage en lui-même varie entre 15 et 30€ du m² mais ce prix du goudronnage au m² est parfois entendu pose comprise, ou non. En fait, tout dépendra de la quantité de travail et de l’accessibilité du chantier. Si toutes les étapes décrites ici sont à faire (pas de voie carrossable préexistante), les prix peuvent dépasser plusieurs centaines d’euros au m², surtout si votre chantier est difficilement accessible aux engins lourds. Ne pas oublier non plus que l’évacuation de la terre coûte très cher.
Les alternatives :
Il existe aujourd’hui des produits alternatifs au bitume, notamment le balthazar, plus écologique et moins cher mais moins résistant. A noter qu’il est inodore et ne redeviens pas visqueux par forte chaleur.