Marches / Contremarches
ZoomUn duo en harmonie avec l 'homme : la marche et sa contremarche constituent un ensemble géométrique indéformable, la seconde tenant lieu de rigidificateur s'opposant à la flexion de la première.
Si une épaisseur de l'ordre de 18 à 24 mm est courante pour la contremarche, il est conseillé d'adopter au moins 40 mm pour celle de la marche. La masse globale y gagne en solidité et atténue les inconvénients sonores (Fig. 12)
Le nez de marche doit être en saillie de 30 mm par rapport à la contremarche pour des raisons ergonomiques qui prennent tout leur sens en observant le mouvement effectué par le pied.
Les Fig. 13 et 14 en donnent une idée. Ce recouvrement de 30 mm est bien adapté à la morphologie humaine et, en s'ajoutant au giron, donne au pied une plus large assise sur la marche. Cette règle vaut tout autant pour un escalier en béton qui sera coulé dans un coffrage adapté.
ZoomDu sur "mesure" : la forme exacte de chaque marche est relevée sur la crémaillère au moyen d'un calibre articulé à fabriquer soi-même (Fig. 15). Le corps principal est constitué de deux joues et d'une coulisse intérieure permettant de s'adapter à l'emmarchement. Les extrémités se prolongent par des bras articulés capables d'épouser les contours des queues et collets quelle qu'en soit la forme. Les barrettes constitutives sont de longueur adaptée aux dimensions de l'escalier. Des boulons poêliers Ø 6 associés à des écrous moletés ou à oreilles immobilisent toutes les articulations pour permettre le report du contour des marches sur des gabarits en Isorel. On obtient ainsi un jeu complet de gabarits qui, disposés sur la crémaillère, vont permettre d'apprécier visuellement le résultat du haut de l'escalier : tout est-il correct, le balancement des marches est-il satisfaisant ?
ZoomIl est encore temps de procéder aux ultimes mises au point. Lorsque les gabarits sont prêts, on procède à la découpe définitive des marches, mais en réduisant légèrement l'emmarchement par une coupe en retrait de 1 à 2 mm environ sur les queues et les collets. En effet, les marches, ainsi que les contremarches, ne doivent pas toucher les limons mais présenter un petit jour intercalaire (F i g .1 6). De même l'assemblage rainure-languette entre marche et contremarche devra présenter un jeu fonctionnel conséquent (au moins 2/10 mm, Fig. 12) pour les questions de bruit. Les marches serviront à leur tour de gabarits aux contremarches balancées pour les débiter à longueur selon les coupes biaises appropriées (Fig.17). Il est impératif de numéroter toutes les pièces pour s'y retrouver lors de la pose.
Fixation par vis
ZoomLes marches sont posées sur la crémaillère avec interposition d'une bande de liège de 3 mm d'épaisseur, puis vissées au moyen de deux ou trois vis en fonction de leur largeur. Note : cette épaisseur de liège doit bien sûr être prise en compte dans tous les calculs initiaux. Le vissage par-dessous, avec une crémaillère à tasseaux, laisse intact le dessus visible de la marche. La fixation pardessus, dans le cas d'une crémaillère découpée, se fait avec des vis à tête fines (comme celles utilisées pour le placoplâtre) posées très près des limons pour réduire l'impact visuel et faciliter leur recouvrement par les stylobates. A défaut, on peut aussi utiliser des pointes tête homme plantées en biais, mais les vis sont préférables pour une tenue mécanique durable.
ZoomLes contremarches sont posées au fur et à mesure de l'avancement du travail, mais ne seront vissées à l'arrière des marches qu'après fixation complète de ces dernières, en prenant soin de les repousser bien à fond des rainures. Notons que les vis peuvent être retirées plus facilement que des pointes le jour où il faut rattraper un jeu entre marche et contremarche. L'escalier est alors fonctionnel.