J'ai déjà évoqué les assemblages que j'affectionne en détaillant les utilisations par famille. Cependant, chaque type de panneau brut a son caractère et ses caprices (les panneaux mixtes étant composés d'un panneau brut et d'un décor, les réactions sont celles de la famille brute concernée). Il convient d'en tenir compte si on veut éviter des problèmes. Quels modes d'assemblages utilisons-nous au quotidien ? Quels outils ? Personnellement, je cloue, visse, entaille, embrève, tourillonne, mortaise, tenonne, colle à plat-joint... Encore une fois, j'éviterai le lamello que je ne considère pas comme un assemblage d'atelier.
Le clouage
Le clouage est fortement déconseillé, quel que soit le type de panneau. Les dérivés bois supportent mal les pointes qui finissent toujours par se déchausser. Seul le latté se comporte à peu près comme un massif, mais on peut se demander où est l'intérêt d'utiliser un moyen d'assemblage aussi basique avec un panneau somme toute assez onéreux.
Le vissage
Utilisez des vis VBA (Vis à Bois Aggloméré), au filetage plus large que la vis à bois classique. Inutile de chercher longuement : presque toutes les vis actuelles le sont. Ce sont les « normales » qui sont parfois devenues difficiles à trouver !
- Vissage sur plat : tous les panneaux s'y prêtent bien. Pour un vissage optimal, je perce le panneau supérieur au diamètre de la vis + 0,5 mm, et je le fraise si c'est une tête fraisée (sauf tête autofraiseuse). De plus, pour le MDF, très dur dans ce cas, je pratique un avant-trou du diamètre de la vis - 1 mm dans le panneau inférieur (voir schéma ci-dessous).
- Le vissage sur chant est à éviter sous peine d'éclatement, surtout avec le MDF. Si toutefois vous y êtes obligé, prenez soin d'utiliser des vis plus longues qu'à l'habitude et de percer un avant-trou d'un diamètre inférieur d'1 mm au diamètre de la vis.
Les entailles
Je pratique les entailles dans les dérivés bois pour y insérer des pièces rapportées, le plus souvent de la quincaillerie (paumelles, gâches, serrures à entailler...). Il peut aussi s'agir d'objets décoratifs tels que l'insertion de cabochons massifs... L'entaillage n'est jamais aisé dans les dérivés bois, aussi j'ébauche toujours l'entaille à la défonceuse avant de corriger au ciseau. Les panneaux contiennent de la colle, donc, attention, il est impératif d'employer des outils au carbure ! Et tant pis pour le ciseau qu'on sera amené à affûter plus souvent. En revanche, je vous déconseille fortement d'adopter l'entaille à mi-bois pour assembler des dérivés. En effet, quels qu'ils soient, la structure n'étant pas homogène, entailler sur moitié dénature le matériau et le prive de ses qualités d'origine, avec tous les risques que cela comporte.
Les tourillons
Assemblages de précision, les tourillons sont surtout un outil de mise en place des pièces. En effet, la surface de collage des tourillons est minime et ne peut être considérée comme fiable à elle seule, sauf en cas de tourillonnage multiple. Les caissons d'agencements sont souvent assemblés ainsi. Voici une petite perspective qui reprend les utilisations habituelles de ce procédé, valable pour tous les types de panneaux (schéma p. 24).
Je suis toujours attentif à trois points :
• J'adapte le diamètre du tourillon à l'épaisseur du panneau (jamais plus d'une demi-épaisseur) ;
• Je n'utilise que des tourillons en hêtre striés, car plus réguliers et possédant une meilleure adhérence ;
• Je veille toujours attentivement à la pose des tourillons en bout car, hormis le latté, les dérivés bois ont tendance à se fendre à la pénétration sur chant, le plus délicat sur ce chapitre étant le MDF.
On peut aussi tourillonner d'onglet si nécessaire mais l'usinage n'est pas simple (sauf si on dispose d'une tourillonneuse multibroches, ce qui n'est pas mon cas) et la mise en place pas facile. A éviter donc autant que possible.