Les outils de perçage pour tour à bois
Tous les outils précédents conviennent pour un tour équipé de son mandrin portemèche. Plus spécifiquement, une petite gouge à profiler de 6 mm, pointée et plongée selon l'axe du tour dans la petite cuvette centrale d'avant-trou d'une pièce en rotation, agit comme une mèche cuiller (Fig. 20). Le copeau se déroule sur la moitié du tranchant
en opposition avec le bois, l'autre moitié à droite talonnant sur le bois tranché remontant. Le pouce ou une marque au feutre font office de butée de profondeur, repérant ainsi le fond de la pièce à évider. Ce perçage rustique et rapide est suffisant pour établir une profondeur de creusage. Les fleurets sont dédiés au perçage des pieds de lampe pour passer le fil d'alimentation électrique. Fournis avec un manche en bois, la profondeur utile de perçage varie de 400 à 600 mm pour des diamètres de 6, 8 ou 10 mm (Fig. 21). La mèche de perçage montée en bout de tige peut être du type foret à hélice rapide (a) ou cuiller (b), mais toujours fortement dépouillée. La longueur et la flexibilité de ces outils, simplement conduits manuellement à travers la broche creuse de la poupée mobile, rendent aléatoires les perçages longs selon les essences et le sens des fibres du bois.
Affûtage, Entretien
Nous devons être en mesure de réaliser un affûtage d'entretien qui consiste en de légers enlèvements de matière pour corriger l'usure normale des tranchants. Cela prolonge la durée opérationnelle de l'outil et diffère d'autant le nécessaire recours à un centre d'affûtage spécialisé.
Un préalable indispensable : bien voir !
Un compte-fils de grossissement x 4 est indispensable pour juger de l'état des tranchants, y compris pour ceux qui possèdent une bonne vue. Fixé en permanence au rebord de l'abat-jour de la lampe d'établi (Fig. 22), il fera merveille pour nombre d'observations instantanées telles l'appréciation de l'état d'un foret ou la localisation d'une petite écharde fichée dans la main.
On peut y adjoindre une loupe de plus grande dimension pour couvrir une zone étendue (collage de petites pièces, maquettisme...). Ces accessoires sont disponibles à prix modique chez les opticiens et les boutiques photographiques.
Les forets à métaux
Affûtage à la volée : le foret est posé sur la tablette du touret dans la position indiquée Fig. 23 : la lèvre de coupe est horizontale et parallèle à l'axe de la meule, l'outil positionné en biais de la valeur de l'angle de pointe, la tablette inclinée selon l'angle de dépouille (a). Puis, en faisant levier sur le bord arrière de la tablette, on remonte la pointe du foret sur la meule (b) tout en lui imprimant un mouvement combiné de rotation autour de son axe de la valeur d'un quart de tour (c). Ainsi forme t-on la dépouille selon une trajectoire arrondie rejoignant le centre. Les deux lèvres sont alternativement traitées de façon identique pour obtenir un affûtage équilibré (Fig. 24) : angle de pointe et longueur de lèvre identique, dépouilles se recoupant selon la ligne standard recommandée.
Il est conseillé de refroidir le foret fréquemment dans un récipient d'eau. Éventuellement, pour les forets de Ø 6 mm et plus, on peut réaliser un détalonnage arrière de la dépouille sur l'angle vif de la meule comme indiqué Fig. 25. Le foret, posé sur la tablette nettement relevée, est positionné hors meule de sorte que la lèvre inférieure soit parallèle au flanc de la meule. Puis on prend contact en poussant en douceur pour meuler l'arrière de la dépouille jusqu'à atteindre le noyau central, mais sans empiéter sur la lèvre de coupe latérale déjà formée. Il faut être circonspect dans cette configuration du fait de la mauvaise visibilité sur la zone concernée. Cet affûtage en croix a pour fonction de minimiser l'impact du noyau central, de coupe nulle, en prolongeant l'action des lèvres vers le centre.
Affûtage avec dispositif : si la méthode précédente convient pour de gros forets de prise en main aisée et facilement contrôlables avec un gabarit, il en va autrement pour ceux de petit diamètre, les plus nombreux. Un dispositif manufacturé spécifique est alors nécessaire, ceux que l'on pourrait bricoler soi-même s'avérant bien vite hors de propos en raison de la précision requise. L'affûte-foret (Ø 3 à 12,5 mm) Métabo SPSG (Fig. 26), qui date d'une vingtaine d'années, en montre le principe. Le foret est exactement centré dans le mandrin selon une saillie et une orientation des lèvres prédéfinies par un calibre amovible (Fig. 27). Le mandrin repose dans un berceau incliné de 30° selon l'horizontale qui détermine l'angle de pointe, et déporté latéralement par rapport à l'axe du pivot d'une distance en relation avec l'angle de dépouille. Les portées latérales du berceau, contre lesquelles vient buter le plot du mandrin, donnent les positions d'affûtage des deux lèvres opposées (180°). La vis d'avance à tête moletée, coulissant sur une tige d'indexation rapide, sert de butée arrière au mandrin quelle que soit la longueur du foret. Le dispositif est placé vis-à-vis de la face latérale d'un disque à meuler.
La Fig. 28 (gauche) le montre en situation d'affûtage, la vis d'avance permettant l'approche fine. La trajectoire arrondie de la dépouille résulte du mouvement de rotation du berceau autour du pivot vertical. Ce dispositif peut aussi être placé devant le chant arrondi de la meule pour obtenir un angle de pointe différent. La Fig. 28 (droite) illustre le détalonnage arrière après avoir, à l'aide du calibre, repositionné le foret dans le mandrin à 180° de sa position initiale d'affûtage. L'approche de l'arête de la meule doit être menée avec circonspection pour obtenir l'affûtage en croix déjà évoqué. Un essai sur une pièce métallique, interrompu par coupure du courant en cours de perçage, permet de dérouler, sans les détacher, deux copeaux témoins de l'équilibre de l'affûtage Fig. 29. La lèvre qui prend trop de matière est repérée d'un trait de feutre puis peaufinée à nouveau sur l'affûte foret. Ces appareils existent aussi en postes autonomes intégrant le moteur et la meule (voir par exemple le catalogue HMD).