Que cela soit en prévision d'un déménagement ou simplement pour être sorti de son lieu de fabrication, un meuble a souvent besoin d'être démontable, au moins en partie. Et s'il paraît aujourd'hui naturel à tout le monde d'acheter du mobilier moderne en kit, il n'en va pas de même pour les meubles de fabrication traditionnelle ! Or, les assemblages à tenon et mortaise correctement réalisés puis chevillés peuvent tout à fait se passer de colle. Remisons donc quelques temps le pinceau et le pot de colle pour nous intéresser aux principales techniques disponibles pour la fabrication de mobilier démontable.
Tenon et mortaise chevillés
Cheviller un assemblage, c'est le bloquer en le faisant traverser entièrement par une petite pièce de bois généralement de section carrée, qu'on appelle une cheville. La cheville étant forcée dans un perçage circulaire, elle verrouille l'assemblage en interdisant tout mouvement de retrait.
Pour une efficacité maximale, on peut même décaler légèrement les perçages (pas plus d'un millimètre) de manière à ce que la mise en place de la cheville ait tendance à tirer les pièces l' une vers l'autre.
On parle dans ce cas là de « chevillage à tire ». Quand le tenon est suffisamment large, il est conseillé d'utiliser deux chevilles par assemblage, cela évite à la cheville de se transformer en axe de rotation. Et pour que ces chevilles soient facilement démontables, n'oubliez pas de les enduire de paraffine (à défaut de paraffine, utilisez de la bougie).
Attention : quand vous démontez les chevilles d'un meuble, repérez-les très précisément de manière à ce que chacune retrouve sa place et son orientation exacte au remontage. Une astuce consiste à dessiner schématiquement le meuble sur un carton fort ou sur un contreplaqué fin et à y placer les chevilles au fur et à mesure de leur démontage.
Un schéma sur une feuille de contreplaqué permet de stocker les chevilles
Tenon traversant et clavette
Cet assemblage, que vous avez sans doute déjà vu sur le piétement de certaines tables rustiques, consiste en un tenon traversant, suffisamment long pour qu'on puisse y percer une mortaise dans laquelle on insère une clavette.
L'avantage de cet assemblage, c'est qu'en plus d'être démontable, il constitue un élément de décoration tout à fait intéressant ! Le petit inconvénient, c'est que pour être mise en oeuvre efficacement, cette technique nécessite des sections de bois relativement importantes.
Sur ce piètement de table, l'assemblage est bloqué par la clavette.