Le tourillonnage consiste à créer un lien invisible et le plus solide possible entre deux pièces. Pour réaliser ce lien, on utilise de petits cylindres de bois qu'on appelle des tourillons et qu'il va s'agir d'insérer sur une partie de leur longueur dans chacune des pièces à assembler. L'ensemble sera collé pour assurer un maintien ferme et définitif.
Le principal avantage de l'assemblage par tourillons, c'est qu'il ne nécessite pas d'outillage spécifique : une perceuse équipée d'une mèche peut suffire. Mais son principal inconvénient, c'est de demander une grande précision d'exécution. En effet, il est impératif, pour obtenir un assemblage de qualité, d'arriver à réaliser dans chaque pièce des perçages qui soient parfaitement alignés et correspondants. Les tourillons sont très utilisés pour l'assemblage des panneaux de particules (agglomérés, mélaminés et MDF, tous vulgairement appelés « copeaux pressés »). L'exemple le plus courant est le meuble en kit. Qui n'a pas été, un jour ou l'autre, confronté à ces merveilleux petits jeux de construction ?
Préparation
Examinons maintenant les quelques éléments nécessaires à la réalisation d'un assemblage par tourillons.
- La perceuse : Dans la mesure du possible, évitez les perceuses trop lourdes car elles ne sont pas très maniables. Une perceuse équipée d'un variateur permettant un démarrage progressif est toujours la bienvenue, car elle assure une plus grande précision.
- La mèche :
ZoomUtilisez impérativement une mèche à bois équipée d'une pointe de centrage. Évitez absolument les forets à métaux qui sont inadaptés aux matériaux que nous allons travailler : ils ont une fâcheuse tendance à suivre les fibres du bois ou à être déviés par l'hétérogénéité des panneaux de particules. Veillez à ce que les mèches que vous utilisez soient parfaitement affûtées, car, dans le cas contraire, il y a deux types de risques. Le premier, c'est qu'une mèche à bois qui ne coupe plus très bien aura tendance à se comporter un peu comme un foret à métaux, c'est-à-dire à être déviée par les parties plus ou moins dures du matériau à percer, au lieu de progresser de manière rectiligne en tranchant les fibres. Le second, c'est que pour percer, avec une mèche un peu « fatiguée », vous allez devoir exercer une pression plus forte sur la machine et cela risque de vous faire perdre votre position de départ, qui consiste à maintenir la perceuse bien perpendiculaire à la surface à percer.
Les tourillons
ZoomCes petits cylindres que l'on appelle tourillons sont généralement en hêtre, le plus souvent striés sur leur longueur et chanfreinés aux extrémités pour faciliter la mise en place et pour permettre un meilleur encollage en laissant la colle remonter le long du tourillon. Les diamètres les plus courants dans le commerce sont 6, 8, 10 et 12 mm pour des longueurs de 30 ou 40 mm. Pour des assemblages spéciaux qui nécessiteraient des tourillons plus longs, on peut en trouver également sous forme de baguettes d'environ 1 mètre de long. Le choix des tourillons se fait principalement en fonction de l'épaisseur des pièces à assembler. Un tourillon trop gros peut fragiliser le matériau, un tourillon trop petit risque de manquer de solidité.
La fixation de la pièce à percer
C'est un point très important et trop souvent négligé. Nous avons vu (et nous en reparlerons, car c'est la clé du problème) que la perceuse doit absolument être maintenue perpendiculaire à la surface à percer. Le but va donc être d'installer la pièce dans une position qui facilite ce perçage perpendiculaire. Une astuce consiste à installer notre chantier de manière à pouvoir aligner visuellement la perceuse sur des repères fixes comme un chambranle de porte, un cadre de fenêtre ou n'importe quel autre élément censé être parfaitement d'aplomb (vertical) ou de niveau (horizontal).
A l'inverse, méfiez-vous des illusions d'optique qui sont souvent à l'origine des perçages en biais. La fixation de la pièce à percer doit également être très ferme et se faire sur un support très stable pour éviter tout décalage ou basculement en cour de perçage. Évitez absolument de tenir la pièce d'une main et de percer de l'autre.