Isolation en chanvre

0
| 0 avis
Du chanvre sous votre toit
L'occasion, pour un architecteur, de tester différents matériaux et équipements techniques écologiques, parmi lesquels le chanvre…
isolant chanvre : Obtenez gratuitement des devis !
IntérieurZoom

L'isolation ? 120 m3 de chanvre. Un ordre de grandeur ? La totalité du volume du rez-de- chaussée, soit deux semi-remorques ! L'isolation naturelle végétale s'est faite par l'intérieur après la pose du toit noir en zinc, nécessitant trois épaisseurs différentes : 30 cm pour le solivage et sous-solivage, 25 cm pour les murs et 40 cm (4 couches !) pour la toiture. Exercice difficile... voire périlleux ! « Une couche à plat, c'est facile ! Mais quatre couches sur une forme courbe ! » Dans la construction, isoler avec beaucoup d'épaisseur suppose anticiper pour la mise en œuvre.

Un intérieur simple, un salon vitré sur les trois côtés
où le bois est aussi de mise.

Il faut tout calibrer. Le chanvre, fourni par Technichanvre- La Chanvriere du Belon, est cultivé a 100 km dans le Maine-et-Loire. A la demande de l'architecteur, les rouleaux sont découpés a l'usine : 1,80 x 3 m sur 10 cm, « aussi pratique à trimbaler qu'un matelas ». Et l'architecteur de retrousser ses manches ! La mise en œuvre de la toiture ? « Nous avons disposé les quatre couches de laine de chanvre au sol puis les avons montées à l'aide de ficelles et maintenues en place par ces dernières.

La laine de chanvre, matériau végétal
naturel agréable à manipuler.

Laine de chanvreZoom C'est assez artisanal, confie René-Jean, il faudrait que les différentes dimensions soient standardisées, c'est le cas aux États-Unis, précurseurs de maisons en bois. Pour avoir manipulé laine de verre et laine de roche, je dirais que la laine de chanvre est vraiment très agréable, aucune gêne pour les yeux ni les mains. Du point de vue du contact, elle est bien plus agréable qu'une isolation minérale, sans parler de l'effet positif sur le système respiratoire de ceux qui la manipulent tous les jours. »

VMCZoom

L'architecteur, dans son désir d'habiter une maison saine, a opté pour la VMC double flux (ventilation mécanique contrôlée). En hiver, l'air rejeté aspiré par la salle de bains et de la cuisine croise l'air entrant dans un système d'échangeur qui pulse cet air neuf préchauffé de quelques degrés dans les pièces principales par le biais de bouches d'insufflation. Par conséquent, la dépense de chauffage est moindre grâce à la récupération, jusqu'à 90 %, de l'énergie contenue dans l'air vicie extrait. Et inversement l'été, l'air entrant est rafraichi. Ce système double-flux présente un intérêt si on chauffe en plein hiver, « ce n'est donc pas un choix judicieux pour une maison de vacances, précise René-Jean, d'autant plus que mon épouse adore ouvrir grand les fenêtres, été comme hiver ! » Mais fenêtres fermées, cela permet d'obtenir un air frais durant les nuits de la saison estivale, et donc sans moustique ! Le coût d'une ventilation double-flux est d'environ 2 000- 2 500 €. Un investissement non négligeable mais justifié dans le cas d'une maison d'habitation.

Bientôt un poêle à bois

Un poêle à bois de type Scan, puissance de 3 à 8 kW, doit être livré dans un mois, ce qui permettra d'obtenir une maison très vite chaude. En effet, en bord de mer, une maison de vacances traditionnelle non chauffée plusieurs semaines durant redevient confortable seulement au bout d'une semaine. « Notre maison est déjà très saine et très sèche, on ne s'y réveille pas frigorifié, en ayant mal partout : c'est une caractéristique de la maison en bois. Et René-Jean d'expliquer : « Prenons l'exemple d'un radiateur en fonte : si le radiateur est glacé, c'est nous qui réchauffons la fonte ! Le bois n'a pas cette inertie, ce n'est pas un corps lourd, une masse énorme, c'est un matériau léger. Il n'y a pas de transfert d'énergie. C'est pour cela que l'on se sent bien dans une maison en bois, même en plein hiver ! » Hormis le poêle, certains équipements de cette maison ont été améliorés car l'architecteur souhaitait les tester ! Ainsi l'hyper isolation en chanvre, la ventilation double-flux, l'exploitation de la lumière naturelle... Le Grenelle de l'environnement préconise la conformité des constructions neuves a la norme Bâtiment Basse Consommation (BBC) au plus tard fin 2012. Elles consommeront au maximum 50 kWh/m2/an, c'est-a-dire 3 a 4 fois moins qu'aujourd'hui. Et René-Jean Moinard va bien au-delà, c'est-a-dire au-dessous des 50 kW d'énergie primaire... Il vise les 40 !

Les 6 m2 de panneaux solaires thermiques (permettant la production d'eau chaude sanitaire) seront bientôt installés sur les poutres en lamellé-collé du plancher du premier étage, qui ressortent de 1,20 m, en façade sud. Un projet de pompe à chaleur va être approfondi. De plus, si la maison est reliée au réseau de tout à l'égout, une citerne de 7 m3 récupère les eaux pluviales permettant d'arroser les fleurs du jardin et d'alimenter « l'aire de rinçage des surfeurs » : une douche a l'italienne ou les quatre garçons de René-Jean lavent leurs planches a voile et kites, avant de les faire sécher au sous-sol (un préau de 90 m2 très ventilé).

article issu du numéro n°24 | voir le numéro | s'abonner à Habitat Naturel
Photos : Patrick Boutevin
isolant chanvre : Obtenez gratuitement des devis !
écrit par Sandrine Quéméner
En poursuivant votre navigation sur le site, vous acceptez l'utilisation des cookies. OKEn savoir plus