Interview Jean Pradère, vice-président de l'Association Française pour les Pompes à Chaleurs (AFPAC)
Quelle est votre position quant aux PAC air/air, soupçonnées d'être moins performantes ?
Si les choses sont correctement définies, il n'y a pas de souci. La performance d'une PAC est définie par un COP. Pour les appareils air/air, ce COP va de 1 à 3. Il faut que le consommateur soit conscient de ces performances et comprenne le produit et les conditions dans lequel il peut être performant.
Il y a parfois amalgame entre climatiseur et aérothermie... Quelle différence ?
Un climatiseur est un appareil fabriqué pour créer du froid (même si certaines offrent la possibilité de produire de la chaleur) ; une PAC est fabriquée pour faire du chaud. Mais la grande différence est qu'une PAC est soumise à une notion de performance quant à sa capacité à produire de la chaleur.
Un COP est mesuré dans des conditions très stables... ne pensez-vous pas que cette valeur peut être trompeuse ?
Aujourd'hui, les tests sont réalisés avec une température de 7°C. Dans le cadre de NFPAC, nous avons demandé à pouvoir réaliser une autre mesure à -2°C. Mais l'idéal pour rendre compte des performances réelles serait un « coefficient d'exploitation annuelle ».
Les performances des PAC sont-elles stables dans le temps ?
Des machines installées dans les années 1980 fonctionnent encore... Pour garantir la fiabilité, il faut prendre garde à la qualité des matériaux et assurer un minimum d'entretien. Les contrats de maintenance permettent ainsi, comme pour une chaudière, de contrôler l'étanchéité et les circuits électriques et de vérifier la bonne marche de l'installation. Ainsi entretenue, une pompe à chaleur maintient ses performances au-delà de dix ans.
Au niveau des fluides... Comment appréhendez-vous la réhabilitation des anciens systèmes (utilisant des fluides aujourd'hui interdits sur le marché) ?
Une association membre de l'AFPAC est plus particulièrement chargée de cette question. Et pour répondre à votre question, les installateurs QualiPAC devraient être agréés pour récupérer ces fluides... il s'agit là d'un de nos combats prioritaires.
Certains fluides utilisés aujourd'hui pourraient se voir interdits à terme. Envisagez-vous des alternatives ?
Aujourd'hui, nous travaillons sur le propane R290 qui permet des sorties d'eau à 60-65°C. La recherche avance et certains départements « recherche et développement » présentent des prototypes aux COP plus que surprenants... Il y a, d'un autre côté, les recherches autour du CO2, auquel tout le monde s'intéresse, du fait de ses performances. Mais un grand point d'interrogation demeure pour l'instant sur l'aspect sécuritaire, lié au problème des pressions.
Le coût des PAC va-t-il évoluer dans les années à venir ?
Au niveau de l'installation, la loi de la concurrence fera son travail. Et au vu de l'augmentation du nombre d'installateurs QualiPAC, il n'y a pas de souci à se faire de ce côté-là. Au niveau des machines, c'est plus compliqué. Dans un premier temps, il est possible que les prix montent du fait des progrès technologiques. Dans un second temps, une amélioration de la productivité permettra de diminuer les coûts de production et donc le prix de vente.
Dans le cadre du marquage NF PAC, les pompes à chaleurs subissent-elles des contrôles réguliers ?
Ceux qui ne peuvent présenter les documents requis pour prouver des performances de leurs appareils sont l'objet d'un audit. Par ailleurs, l'AFPAC s'autorise à des contrôles inopinés dans les usines.
La première liste de produits NF PAC est arrivée le 15 octobre...
Oui. Il a déjà entre 16 et 18 marquages. Le but étant bien entendu qu'il y en ait un maximum afin de garantir une qualité certaine au consommateur.
A propos de QualiPAC... combien d'installateurs sont à ce jour agréés ?
Un peu plus de 200, qui auront achevé leur formation dès septembre. L'objectif est d'atteindre les 1000 en 2009.
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Comment les coefficients de performance sont-ils déterminés ?
- La norme NF EN 411 fixe les conditions qui permettent de mesurer les COP des pompes à chaleur. Concrètement, on mesure la performance de l'appareil à une température d'air ou d'eau restituée bien précise (35° et 45°) et pour une température de la source froide stable (en général, 7°C). Une mesure qui se fait donc dans des conditions fixes. Le problème étant que les conditions d'utilisation ne sont jamais aussi idéales... Certains organismes (l'AFPAC) militent donc pour un coefficient d'exploitation annuelle - et non plus à une seule et unique température -, plus révélateur des réelles capacités des PAC.
Une piscine chauffée à l'air du temps
Cette pompe à chaleur de type air/eau utilise l'énergie contenue dans l'air pour la restituer à l'eau de votre piscine. Fonctionnant à partir d'une température d'air extérieur de 5°C, elle affiche un COP de 5. Kit complet, fournitures et la pose incluse, à partir de 5 586 € TTC, Onepac, Cervin ENR.
Eau chaude sanitaire
Si les pompes à chaleur sont avant tout des systèmes de chauffage, elles peuvent chauffer l'eau sanitaire. Il est ainsi envisageable de valoriser les gaz à la sortie du compresseur en couplant l'installation de chauffe avec un ballon (il faut que la température d'évaporation soit très élevée) qui récupèrera ces calories sans pour autant dégrader le COP de la PAC. Cette solution a un inconvénient majeur : elle ne marche que lorsque la PAC fonctionne (en hiver)... il faut alors une solution de secours, idéalement des capteurs solaires thermiques (pour l'été). Autre possibilité : une production d'eau chaude indépendante du chauffage, avec une autre PAC. L'installation présentée ci-contre exige 25m² de capteurs (captage géothermique horizontal) pour un fonctionnement permanent. Cet équipement fonctionne en détente directe et comporte un ballon (300 l) équipé d'un échangeur, qui chauffe l'eau à 60° en 8 heures. Modèle Sabis, France Géothermie.
Les capteurs horizontaux d'une PAC géothermique doivent être enterrés à plus de 2 mètres des arbres (afin que les racines n'endommagent pas les circuits) et à au moins 3 mètres des fondations, puits et fosse sceptique.
-Ademe - http://www2.ademe.fr
-SAFPAC - C/° Certex - 22, rue de la Pépinière - 75008 Paris. Fax : 01 45 22 33 55 - http://www.afpac.org
-Aixter : ZA du Landy - 56450 Theix - Tél. : 02 97 43 64 72 - Fax : 02 97 43 64 59 - http://www.aixter.com
-Cervin ENR : Tél. : 0 826 106 606 - http://www.cervin-enr.com
-France Géothermie : Tél. : 04 76 45 96 40 -http://www.france-geothermie.com
-Sofath : Tél. : 04 75 57 30 30 - http://www.sofath.com