Il y a 30 ans déjà, Serge habitait une maison à laquelle il avait accolé une éolienne. Il entreprit de relier l'éolienne à sa cuve d'eau de pluie pour produire son eau chaude sanitaire en utilisant sa propre électricité. Le projet échoua. Mais aujourd'hui, le propriétaire est aguerri, plus expérimenté sans doute, et plus raisonnable aussi. Les installations pour exploiter les énergies renouvelables sont donc plus classiques.
de l'étage sert aussi de brise soleil pour le rez-de-chaussée.
Les débords de toiture de la façade sud sont équipés de 15 m² de capteurs photovoltaïques. Astucieusement, cette casquette (découpée en panneaux de 1,50 m de large) est inclinable : chaque panneau peut ainsi être orienté selon trois axes différents en fonction de la saison et donc de la hauteur du soleil dans le ciel. « Je ne suis pas certain que ce soit véritablement plus efficace » avoue Serge, songeur.
L'idée, en tous cas, paraît excellente. L'expérience nous dira si elle est efficace. L'estimation, lors de l'installation, prévoyait 1 600 € de revente de l'électricité.
le soleil commence à entrer dans le futur salon
pour le chauffer (notez les ombres au sol)
L'an passé, il a vendu 3 300 kWh pour 1 900 €. L'un de ces panneaux inclinables sera bientôt équipé de capteurs thermiques (soit 4,5 m², reliés à un chauffe-eau solaire pour l'eau chaude sanitaire). Un puits canadien a, par ailleurs, été enterré dans le terrain sur 50 mètres de longueur et avec un dévers de 1,50 mètre. Lorsque le remblai aura été fait, le réseau sera enterré à une profondeur de 3 mètres afin d'atteindre un air entrant préchauffé par le sol à une température de 10°. Pour l'instant (avant remblai), l'air entrant en hiver atteint 7° par une température extérieure de 0.
Cette arrivée d'air est couplée à une ventilation double flux qui récupère la chaleur de l'air intérieur pour chauffer l'air entrant. Rien ne se perd, tout se transmet ! En façade sud, les piliers de structure situés derrière les vitrages sont restés apparents. Peints en noirs, ils ont une fonction de murs capteurs et sont équipés (au rez-de-chaussée) de récupérateurs d'air. Le thermostat qui leur est adjoint se déclenche dès que les récupérateurs atteignent 30° ; et cet air est alors directement envoyé dans la dalle du premier étage (ils traversent les hourdis avant de redescendre côté nord). Évidemment, ce système est coupé dès que les températures se réchauffent. Au jour d'aujourd'hui, la réalisation de cette maison touche à sa fin.
la position du soleil dans le ciel tout au long de l'année et résume l'ensoleillement
de la façade Sud. En résumé, l'été aucun rayon n'atteint les vitrages,
dès l'automne, les rayons commencent à pénétrer.
Pour y avoir passé quelques heures à l'automne, nous pouvons témoigner du fait qu'il n'y avait aucun chauffage et que l'atmosphère y était particulièrement agréable. Passive ? Sans aucun doute à la vue des factures et des relevés de températures et de consommation que Serge nous apporte comme témoignages. Selon les « standards du Passiv Haus » ? C'est plus compliqué. Car Serge ayant opté pour des solutions pas forcément normées ou reconnues, il ne rentre pas dans les « cases » conventionnelles. Mais ce qui est certain, c'est que sa maison ne consommera pas d'énergie fossile, et décidément très peu « d'énergie tout court ».