Une chose est certaine, il faut pour ce projet choisir des matériaux peu conducteurs, qu'il s'agisse de l'enveloppe (bien entendu) ou de la structure. La paille est retenue pour son pouvoir isolant. Mais, aux yeux de Serge, elle présente un inconvénient : son manque d'inertie. Il faut donc trouver un autre matériau afin d'apporter de la masse à l'ensemble. Une masse qui sera capable de stocker la chaleur dont la maison aura besoin pour son confort. Ce sera le béton. La structure porteuse est donc réalisée en béton banché et tous les murs de la maison sont montés en parpaings, mais pas seulement... Ils sont montés à l'envers.
Ce, pour une bonne raison : ils sont, rangée par rangée, remplis de terre extraite du terrain. Tamisée puis tassée à raison de 20 kg, environ, par moellon. La masse thermique gagnée est ainsi estimée à 400 tonnes ! Par-dessus les murs est, nord et ouest, des bottes de pailles sont ajoutées comme une isolation extérieure.
(appareillées à la chaux) fait une jonction douce entre la façade Ouest et la façade Nord.
Ainsi la paille isole la maison des flux thermiques et les murs en béton et terre captent calories et frigories afin d'améliorer le confort été comme hiver. Les dites bottes pèsent 200 kg pièce et mesurent 80 x 90 x 240 cm. Elles sont posées à plats avec 80 cm de profondeur. Montées à l'aide d'un tracteur, elles sont arrimées sur une ossature secondaire avec un entraxe de 240 cm (la largeur d'une botte).
de panneaux photovoltaïques. L'an passé, 3300 kWh ont été produits.
Pour annuler toute possibilité de ponts thermiques et bien sûr protéger les murs, ces derniers sont enduits avec un mélange de chaux aérienne, chaux hydraulique et sable de Noustoulet (fort utilisé dans la région). Trois couches successives sont projetées « au sablon » pour atteindre une épaisseur de 3 cm. Avec ces trois matériaux - parpaings/paille/enduit - et avec une profondeur avoisinant un mètre, les trois murs (est, nord et ouest) affichent un R de 12 (à titre de comparaison, le R obtenu par un mur parpaing + lame d'air + 8 cm de cellulose est de 3,08). Enfin, la paille est également utilisée en isolation sous toiture : 1 mètre d'épaisseur est posé avec des bottes de taille plus réduite posées en couches croisées. En tout, la paille ici mise en œuvre a coûté 4000 €.