Depuis la libéralisation du marché de la distribution d'électricité, une dizaine de nouveaux acteurs sont apparus. C'est le cas d'Enercoop, coopérative soutenue par Greenpeace, le Crédit coopératif et la NEF, qui ne distribue que de l'électricité d'origine renouvelable. C'est une solution alternative intéressante. Krug a déjà obtenu un contrat Enercoop pour trois de ses clients. Le prix de rachat est faible, de l'ordre de 6 cts d'€ au lieu de 8,2 pour EDF. Enercoop aurait aujourd'hui près de 1500 clients dont 400 professionnels. Pour un consommateur, le prix du kWh est environ le double de celui pratiqué par EDF aujourd'hui (en cause, principalement les prix pratiqués par le réseau RTE, filiale d'EDF, pour le transport de l'électricité). En revanche, la totalité de l'électricité distribuée provient d'énergies renouvelables. Choisir Enercoop est donc un geste citoyen plus qu'un choix économique.
La solution batteries
L'entreprise Quénéa est une PME localisée en Bretagne, spécialisée dans la mise en œuvre d'énergies renouvelables, panneaux solaires et éoliennes (espagnoles ou américaines).
Elle installe ou fait installer par ses partenaires une cinquantaine d'éoliennes par an essentiellement sur des sites isolés (îles, maisons secondaires isolées, militants écologistes, sites professionnels isolés) en association avec des panneaux photovoltaïques et des batteries.
La stratégie de Quénéa est de se limiter aux éoliennes de moins de 12 m qui posent moins de problèmes administratifs et techniques et d'encourager ses clients à se porter vers le photovoltaïque dès lors que les ressources en vent, estimées de manière empirique ne sont pas sûres. Jusqu'à présent l'implantation d'éoliennes en site isolé représentait environ 80% des installations pour l'entreprise. Sur le plan technique, un site isolé est presque toujours un système hybride, photovoltaïque et éolien avec impérativement un système de batteries polluantes, potentiellement dangereuses et nécessitant une surveillance. La puissance électrique résultante est limitée, sans commune mesure avec celle dont on peut disposer avec le réseau.
« L'investissement pour une maison de 100 m2 avec 4 personnes varie de 30 à 80000 €, explique Olivier Krug. Le poids des batteries dans l'investissement est de l'ordre de 20%. La durée de vie des batteries est de 7 à 10 ans mais bien entretenues, elles peuvent durer 15 ans. Bien entendu pas question de chauffage électrique ! » En conséquence, l'autonomie énergétique impose non seulement un choix de vie (il faut par exemple attendre d'avoir du vent pour laver son linge) mais aussi un minimum de capacité à comprendre ce qui se passe pour la maintenance : « C'est un peu comme un marin à bord d'un bateau, mais ça n'a rien de compliqué ».
Un permis de construire est nécessaire si le mât dépasse 12 m et, selon Olivier Krug, il n'y a pas beaucoup de zones en France où le vent moyen est supérieur à 4 m/s à cette hauteur. Il conseille donc à ses clients d'envisager la demande de permis dès le départ ou au moins une extension à 24 m rapidement. Cette démarche en deux temps permet au voisinage de s'habituer à l'éolienne et fonctionne assez bien.
Crédits : Photo Krug