« L'usage de matériaux naturels n'est pas toujours synonyme de surcoûts»
Le plancher chauffant est incontestablement le système le plus confortable à vivre : le sol n'est jamais froid et la basse température évite les phénomènes de jambes lourdes. Malheureusement, le plancher chauffant fait généralement appel à des matériaux à forte énergie grise comme le polyuréthane ou le polystyrène, des matériaux souvent mal venus dans une maison éco-conçue. C'est ce qui a poussé la société Eurotherm France à proposer un système à base de fibre de bois. Nous avons assisté à la pose de l'Ecoplus dans une maison bioclimatique signée Bernard Menguy.
La maison bioclimatique est située en banlieue vannetaise, une région très engagée en éco-habitat. Il s'agit d'une maison mixte ossature bois/ brique monomur de 37 mm de 120 m2 habitables. Comme toutes les maisons de Bernard Menguy, elle a été conçue selon les principes bioclimatiques avec de grandes ouvertures au sud. Elles seront protégées ultérieurement par les 4 m2 de capteurs solaires du chauffe-eau de 300 L, posés en casquette au-dessus de la terrasse. Performant et compact, son chauffage est assuré par une chaudière gaz basse température de 20 kW reliée au rez-de-chaussée au plancher chauffant et à l'étage à des radiateurs dimensionnés pour la basse température. La ventilation est assurée par une VMC double flux, couplée à un puits canadien de 50 m. Les vitrages (Stadip 4/4/2) sont isolants et peu émissifs (gaz argon).
La dalle de la maison a été réalisée en chauxchanvre sur hérisson de pierre, ventilé par un drain d'aération, un choix qui rendait judicieux l'usage d'un isolant respirant. « L'avantage de cette dalle isolante dans sa masse est de limiter les besoins d'isolation du plancher chauffant lui-même, explique Jean-Noël Mahé, directeur général de la société Eurotherm France. Sur une dalle béton, il aurait fallu rajouter du liège avant la fibre de bois. Comme quoi, l'usage de matériaux naturels n'est pas toujours synonyme de surcoûts ! Ici, en globalité, le coût est identique à un système conventionnel. »
Une scie, un cutter, un marteau et une clé anglaise
1. Sur la dalle chaux-chanvre de 17 cm d'épaisseur, M. Quinio, plombier-chauffagiste, installe une couche de 21 mm de fibre de bois. Les panneaux sont fabriqués pour cet usage par des scieries italiennes situées autour de l'usine. Ils mesurent 1 m².
2. Les fibres sont collées entre elles par la résine naturelle du bois sans adjonction de liants, ce qui permet d'obtenir des panneaux semi-rigides qui se découpent aisément au cutter.
3. Tout comme on posera un pare-vapeur sur des murs dits « respirants », la fibre de bois est recouverte d'un papier huilé ouvert à la diffusion de vapeur qui empêchera d'éventuelles remontées d'humidité.
4. Les lés de papier sont posés avec un recouvrement et viennent en butée du joint périphérique.
6. Ils seront maintenus en place par les panneaux de particules haute densité (type Isorel) qui protègent la fibre de bois et permettent de fixer la tuyauterie.
5. Ces panneaux prépercés, de dimensions standard de 1,5 m², se découpent aisément avec une scie circulaire.