Le poêle à inertie dégage une chaleur douce et confortable. Sa forte masse (parfois plus de 2 tonnes) permet d'emmagasiner la chaleur en quelques heures (plus de 900 °C dans le foyer) puis de la restituer lentement durant plusieurs heures par rayonnement. Grâce à sa géométrie étudiée et à la deuxième chambre de combustion isolée, le foyer assure une combustion rapide et totale du bois à haute température et avec un rendement maximal (de 80 à 95 %). La chaleur des fumées de combustion est récupérée par circulation dans des canaux internes et contribue à réchauffer la masse du poêle (on peut avoir plus de 7 m de conduit). Bien souvent, un système de post-combustion avec injection d'oxygène préchauffé permet d'améliorer encore la combustion. La combustion est donc complète et propre, comparée à celle des autres modes de chauffage au bois, les émanations de gaz (CO, CH4, SO2, SO3...) sont réduites au minimum et il y a peu de cendres. Son avantage sur les autres chauffages au bois est de ne nécessiter qu'une chauffe dans la journée et ainsi d'être un chauffage central économique et simple d'utilisation. Pour 12 à 24 heures de chauffage, il suffit de 4 à 20 kg de bois, 1 ou 2 fois par jour.
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Le nom de « poêle de masse » a été déposé par la société Hiemstra, fabricant de poêles en béton réfractaire.
Les matériaux
Pour rayonner, il faut une forte inertie, donc un matériau réfractaire capable de supporter de très hautes températures dans le foyer et restituer cette chaleur. Le foyer est en briques réfractaires, chamotte (argile cuite à haute température et concassée), bétons réfractaires, colles et ciments spéciaux, boisseaux...
La paroi extérieure rayonnante donne au poêle sa forme finale. Elle peut être en briques et céramiques ou enduite à la chaux, marbres, pierre bleue, arkose, granit, grès, ardoises, terres, argiles et chamottes, ciment naturel (marne et calcaire) ou pierre volcanique (stéatite). Un poêle de masse pèse ainsi au minimum 800 kg. La température extérieure du poêle est de l'ordre de 60 à 80 °C, donc sans danger.
Dimensionnement
Attention, la présence d'un poêle ne remplace pas la bonne isolation de la maison ! Son efficacité sera également renforcée par la présence de matériaux à forte inertie sur les murs ou au sol : les enduits ou banchages chaux-chanvre ou terre-paille, murs en terre crue, terre cuite... Pour déterminer la puissance nécessaire, le professionnel tiendra compte de la localisation et de l'isolation de la maison, de la disposition des pièces par rapport à l'emplacement du poêle... et surtout de la surface et de la nature des murs avec lesquels le poêle va « échanger » sa chaleur, plus que du volume à chauffer. Le poids du poêle ne détermine pas la puissance mais la durée d'accumulation de la chaleur (100 kg de masse équivaut à environ 1h15 de restitution de chaleur selon la température extérieure). On préférera l'adosser à un mur intérieur pour ne pas avoir de déperditions de chaleur, sinon il faudra surisoler le mur extérieur concerné ou l'équiper d'un système réfléchissant les infrarouges.
Utilisation
Une à trois heures de combustion à plein régime suffisent pour avoir une émission de chaleur de 12 à 24h selon la taille du poêle. Une fois le feu éteint on ferme l'arrivée et la sortie d'air afin de conserver la chaleur à l'intérieur de la construction. Pour en tirer le meilleur parti, il est impératif de n'utiliser que du bois bien sec. Le poêle à inertie est parfois long à démarrer. Le Flammax de la marque autrichienne Maestro propose un poêle à inertie alimenté par des granulés ou des bûches avec réglage et contrôle électroniques. On peut également l'utiliser pour l'eau chaude sanitaire ou chauffer de l'eau pour des radiateurs ou des murs chauffants. Le foyer du poêle peut être utilisé exactement comme un four de boulanger. Juste après la flambée, on peut y faire rôtir un poulet, cuire du pain ou, après quelques dizaines de minutes, laisser mijoter pendant de longues heures une soupe...
Inconvénients
C'est un poêle massif qui va occuper l'espace, voire devenir le meuble principal de la pièce de vie, dans le meilleur des cas, située au centre de la maison. Son poids peut amener quelques travaux de renforcement des sols (poteau de soutien en dessous si vide sanitaire accessible, sinon plaque de répartition de charge).
Son emplacement est définitif et devra être prévu dès la conception de la maison si celle-ci est neuve. Compte tenu de sa masse, son réglage est parfois difficile, notamment en demi-saison, où il risque de trop chauffer ! C'est pourquoi un petit chauffage d'appoint pour la salle de bains par exemple pourra être nécessaire.
Entretien
Un poêle de masse correctement utilisé et alimenté avec du bois sec produit environ un bol de suie par mois au plus ! L'entretien annuel consiste à faire descendre ce léger dépôt en bas du poêle et à l'aspirer via les trappes de nettoyage. Ne pas oublier l'obligation de ramonage et de contrôle du conduit deux fois par an.
Les coûts
Selon les modèles, les matériaux et les tailles, les tarifs varient de 4 000 à plus de 15 000 €. Le chantier peut durer de 2 jours à 3 semaines. Les bricoleurs pourront se lancer dans la construction de leur propre poêle à inertie après acquisition d'un cœur de chauffe. Un peu cher à l'achat, c'est un mode de chauffage propre et économique à l'usage qui convient parfaitement si la maison est occupée de façon continue en hiver. C'est un véritable meuble décoratif personnalisé qui diffuse une chaleur douce et saine.
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