Anciens agriculteurs, Joseph et sa femme ont acquis une petite maison de famille, située à Oison, dans le Loiret. Très sensibles à la nature et à l'écologie, les deux septuagénaires ont souhaité réaliser d'importants travaux de rénovation dans leur demeure de 150 m² pour lui apporter de nombreux équipements écologiques. Datant de l'avant seconde guerre mondiale, leur habitat (qui comporte deux chambres, une grande salle à manger, deux salles de bains et une grande cuisine au rez-de-chaussée et deux autres pièces à l'étage) a dû subir un important remaniement, notamment au niveau de la toiture... qui ne comportait jusqu'alors aucune isolation.
Isolation chanvre
Après avoir étudié plusieurs possibilités, Joseph décide de se tourner vers le chanvre et d'ajouter un survitrage aux fenêtres. Son retour est sans équivoque « c'est très efficace, à la fois contre le froid, mais aussi contre le bruit ». Sous la toiture, on trouve une ossature bois ainsi que des panneaux en agglo. Les Dufour ont fait appel à des professionnels (couvreur, maçon), et ont posé près de 25 cm de chanvre, malaxé avec de la chaux, de l'eau et de la brique pilée, le toit étant couvert d'ardoises véritables. Mais le chanvre a également servi à l'isolation des murs et des cloisons (7 à 8 cm). Nos deux Oisonais ont d'ailleurs fait le choix de laisser le rendu « brut », mais précisent bien qu'ils auraient pu recouvrir de chaux ou de bois. Après une dizaine d'années de vécu, un vrai recul sur ce procédé est possible : « il n'y a que des satisfactions ! L'idéal est évidemment de tout faire soi même, car le prix de la main d'œuvre reste assez conséquent. Nous aurions pu faire plus mais il faut aussi trouver le juste milieu entre nos envies, et le budget ». Pourquoi ont-ils utilisé du chanvre ? « Parce que nous considérons que cela pousse avec peu d'eau, de pesticides ou d'engrais. Notre chanvre provient des chanvrières de l'Aube. C'est également très léger, et son usage limite le pillage du lit des rivières, de sable et de cailloux ».
Economies d'énergie
Mais le caractère écologique de leur rénovation ne s'arrête pas là. Convaincus qu'ils sont, Joseph et sa femme ont également installé un chauffe-eau solaire. Ce chauffe-eau a été installé avant l'isolation, a une contenance de 180 litres et dispose d'une résistance électrique en complément. Ce système leur convient parfaitement et parvient à rester autonome pendant environ dix mois. Le couple ne pense toutefois pas recourir aux panneaux solaires photovoltaïques, dont l'investissement l'effraie quelque peu. Les Dufour ont par ailleurs acheté une marmite Innover (voir notre article à ce sujet), couplée avec une chaudière fuel, qui leur permet de réaliser de substantielles économies. En bref, il s'agit d'une grosse marmite suspendue par une crémaillère au dessus des flammes, dans une cheminée, avec un circuit d'eau relié aux radiateurs de leur chaudière. Ce circuit est équipé d'un accélérateur et devient prioritaire dès que l'eau doit atteindre une certaine température. C'est seulement quand la cheminée ne suffit plus que le fuel prend le relai. Si ce système semble performant, il demande toutefois beaucoup d'entretien. Pour aller jusqu'au bout de leurs convictions, nos anciens agriculteurs n'ont rien laissé au hasard. Ils ont posé un Tiphon pour la ventilation d'air chaud à la cheminée, placé des bio rupteurs (appareils qui permettent de supprimer totalement la tension électrique dès lors que les lampes sont éteintes) et ont réalisé la décoration de leur chambre avec une peinture naturelle Biofa dont ils sont totalement satisfaits : « nous ne prendrions aucune autre peinture désormais ». Et pour boucler la boucle, ils utilisent même des toilettes sèches, faites « maison » !
Avec dix ans de retour sur leurs aménagements passés, Joseph et sa compagne sont fiers de leur entreprise, de leur maison. Attachés à leur village et à cette demeure, ils ont réussi à allier leur amour pour leur région à leur conviction pour l'écologie. Bravo !