En matière de traitement, l'accent est mis sur les alternatives bio : « L'utilisation précautionneuse des produits toxiques est notre leitmotiv. Des catastrophes dans les jardins amateurs, créées par un surdosage d'engrais totaux ont été dramatiques pour les nappes phréatiques » nous dira Gérard Clery, vice-président de la Fédération française des drogueries et bazars de France.
100% Bio
L'univers bio a le vent en poupe. Les grainetiers surfent sur cette vague en renforçant leur présence. « Toutes les marques parmi nos 5 fournisseurs proposent maintenant des semences bio », précise Christian Goubelaire, responsable de magasin Point Vert. Les ventes de graines bio représentent 20 % du secteur maraîcher chez Fabre : « On a vu une augmentation croissante depuis 1999, date de lancement des produits par notre société », complète Stéphanie Chateau, directrice commerciale. Jardiner 100% bio est aujourd'hui possible. Près d'une centaine de variétés de légumes et de piments sont accessibles. De la carotte nantaise au concombre Marketmore jusqu'aux courges musquées. Depuis une dizaine d'années, les deux grands groupes français de graines Oxadis et Plan Semences ont ouvert la voie... verte ! Cette année, l'enseigne Nature et Découvertes se lance dans l'aventure. Six ou sept variétés de graines bio issues de la Ferme de Sainte Marthe vont être commercialisées : « Notre souci était de proposer un produit de qualité, à un prix accessible répondant à notre politique biologique engagée » explique Françoise Vernet, directrice marketing et communication à Nature et Découvertes.
Acte militant
« En France, cultiver bio est un acte personnel alors que pour un suédois, un allemand ou un suisse c'est un geste altruiste, d'une personne soucieuse de préserver l'environnement », explique Philippe Baumaux, PDG des graines de semences et bulbes à fleurs Baumaux. Les français ont conscience des dangers liés à la consommation de produits industrialisés issus d'une agriculture productive. « Dans ce sens, le jardinage biologique est considéré comme une étapes obligée » souligne Françoise Vernet. Seulement, même en jardinage, l'attitude bio n'est pas constante : « Nos clients commandent des graines bio et complètent avec des engrais et des insecticides chimiques. Où est la logique ? » s'interroge le grainetier Baumaux.
Querelles autour du F1
Le jardinier bio français vénère les graines anciennes, « contrairement à nos voisins européens qui cultivent bio depuis bientôt 30 ou 40 ans en privilégiant la culture des nouvelles obtentions, voire des hybrides F1, hybride de première génération », souligne Philippe Baumaux. Des F1 peu encensés parce qu'il est difficile de récupérer la graine pour confectionner sa propre semence. Une pratique rare encore car 98% des jardiniers amateurs ne font pas leur graine. Et puis ces F1 sont plus fragiles, sensibles aux variations climatologiques et procurent des résultats variables. A l'instar de Gérard Clery, ils sont nombreux à songer que : « Le type F1 amène à une plus grande satisfaction au niveau du produit fini ». Se faire un jardin 100% bio peu apparaître comme une conviction par trop idéologique mais en cultivant bio, nous mangeons sain, tout en respectant les plantes et l'environnement.
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Le type F1
- Le type F1 - Variété obtenue par hybridation naturelle, sans manipulation génétique, uniquement par croisements naturels effectués comme au 19e siècle. Il est résistant aux maladies cryptogamiques (mildious, rouille, etc.) et à certains pucerons.