L'Allemagne dispose en effet d'un marché de plus de dix millions de mètres carrés de toits verts par an. Un marché qui se développe, bien aidé en cela par les incitations financières de plus de 40 % des villes. Pourtant, cette pratique reste méconnue en France puisque seulement 1% des toitures sont végétalisées dans l'Hexagone. Le concept apparaît simple : il « suffit » de recouvrir votre toit d'un substrat végétalisé. Si l'intérêt esthétique et les atouts environnementaux d'un tel investissement sont indéniables, quelques règles et précisions s'imposent pour être certain de la durabilité de votre toit.
Un toit écolo
Quelles peuvent être les utilités pour l'environnement d'un toit vert ? D'abord, (et c'est la nature première de toute plante), votre toiture va produire de l'oxygène et participera dans le même temps à la diminution des gaz à effets de serre dans l'atmosphère. Ensuite, le concept va permettre de fixer les poussières, pollens et particules en suspension dans l'air et donc d'assainir ce dernier. En effet, les toits verts élèvent le taux d'humidité, en développant la formation de rosée, et c'est sur cette rosée que les poussières viendront se fixer. Sur un autre point, et sachant que les territoires les plus urbanisés ont une température forcément plus élevée que les coins plus ruraux, il apparaît que les toitures végétalisées permettraient de diminuer la température dans les villes. C'est en tout cas ce qu'atteste une étude canadienne qui annonce qu'avec 6 % de toits végétalisés sur la totalité des toitures, la température chuterait d'un degré et demi ! A l'heure du réchauffement de la planète, ce progrès est loin d'être un détail négligeable.
Vous commencez à être séduits ? Ce n'est pas fini... L'impact de votre toit végétalisé sur l'eau se révèle également être un atout important. Le substrat, qui est un des éléments de la structure, filtre et épure les eaux de pluies et permet ainsi de réguler les débits hydriques. Le circuit classique pour l'eau de pluie est d'être acheminée vers les égouts pluviaux. Avec les toits végétalisés, une bonne partie de l'eau sera inévitablement utilisée par les plantes, une autre sera évaporée et le restant évacué, avec un délai plus conséquent par rapport au système traditionnel, ce qui favorise un écoulement plus régulier. Par an, un toit végétal pourrait absorber la moitié de la quantité d'eau , ce qui réduirait ainsi les coûts de traitement de 5 à 10 %. La rétention d'eau est donc un avantage évident et sensationnel de cette technique !
En terme d'isolation, une toiture végétalisée augmente la protection contre les chocs thermiques avec une réduction des variations de température de près de 40%. Côté économies d'énergie, l'isolation thermique dont vous fera bénéficier votre toiture végétalisée sera très performante. Il faut savoir qu'une membrane de toiture exposée au soleil va atteindre une température de surface de près de 65°C alors que la même membrane mais recouverte de végétaux (et de substrat) restera à une température de 15 à 20°C ! En hiver, cet isolant 100% naturel vous permettra de limiter les pertes de chaleur de votre habitat. Enfin, en terme d'isolation phonique, sachez que la terre végétalisée se compte parmi les meilleurs isolants.
Evidemment, l'ajout d'un substrat de culture et de végétaux nécessite une structure suffisamment forte du toit, une étanchéité parfaite, une pente relativement faible... Quels sont les composants d'une telle toiture ?