C'est pour résoudre ce flou artistique et promouvoir de façon claire et simple la performance des bâtis que l'association Effinergie a vu le jour en 2005 et avec elle le label éponyme, guide pour la construction basse consommation. Effinergie. Comme « efficacité » et « énergie ». Deux mots bien souvent associés ces derniers temps mais qui, en France, souffraient d'un évident manque de repères. Le constat était partagé par tous. Il fallait donc trouver une solution. Chose faite en 2005 : experts, régions, banques, professionnels de la construction s'allient afin de réfléchir à un référentiel adapté à nos contrées et d'imposer une marque reconnaissable par tous, à l'image des labels qui ont été développés ailleurs en Europe. Une démarche essentielle, lorsqu'il s'agit de convaincre le plus grand nombre de construire ou rénover efficace, de sorte à rattraper le retard que le parc immobilier français accuse. Un défi d'envergure.
Des bases concrètes
Pour relever ce défi, il s'agit de créer une dynamique et une grille de lecture claire afin de faciliter le développement de bâtiments confortables, relevant d'une réelle efficacité énergétique. Le référentiel mis au point par l'association a ceci de particulier qu'il est très concret et s'appuie sur la mutualisation des expériences locales, d'où l'importance de la présence des régions au sein de l'association. C'est sur la base de cette collection de projets remarquables (en perpétuelle évolution) que repose le référentiel qui permet aujourd'hui d'évaluer et de qualifier les ouvrages qui prétendent au label Effinergie. En retour, cette grille de lecture est aussi un guide offrant exemples, techniques de mises en œuvre et repères tangibles, au plus près du terrain, pour les constructeurs qui veulent se lancer dans un projet performant.
Un label pour mieux construire
Plus ambitieux que la RT2005, mais moins rigoureux que la construction passive, le label Effinergie a un unique objectif : améliorer l'efficacité énergétique du parc immobilier français, neuf, ancien et tertiaire. L'idée : une diminution des consommations dépassant de loin les standards actuels (HQE, RT2005, HPE), doublée d'une totale liberté quant aux critères de construction. Car il ne faut pas mélanger les objectifs : construire mieux, avec des matériaux respectueux, une démarche éclairée, est l'objectif ultime. Mais diminuer les consommations énergétiques ne peut attendre que tous soient convaincus par l'éco-construction. L'objectif de résultat est donc prioritaire. Dans une même idée d'accessibilité, les plafonds imposés par le label sont « économiquement réalisables », représentant en moyenne un surcoût de 5 à 10%. Au final, Effinergie valorise des « bâtiments basse consommation », c'est-à-dire ne consommant (pour la construction neuve) que 50 kWh/m²/an pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire, l'éclairage, la climatisation et à la ventilation. Ce plafond est la référence moyenne, qui est modulée en fonction des zones géographiques et des altitudes grâce à un coefficient correcteur (cf carte des coefficients).