Guillaume Cannat, qui est le maître d'œuvre de ce chantier d'autoconstruction d'un Domespace, a bien voulu répondre à quelques questions. Son enthousiasme et sa détermination font décidément vraiment plaisir à voir... Précis et pointilleux, Guillaume l'est autant quant il s'agit de manier l'élévateur que lorsqu'il nous parle de sa réalisation...
Avez-vous rencontré des difficultés pour votre permis de construire ?
Non, aucune. Mais nous avions pris soin de présenter le projet très en amont à l'architecte conseil de la Mairie de notre village (trois
rendez-vous à différentes phases d'avancement de la préparation du dossier de demande de permis), et nous avons tenu compte de ses remarques et conseils pour mettre en avant l'intégration du Domespace dans la nature. Nous sommes dans une oliveraie et la couverture en red cedar est à présent du même gris argenté que le dessous des feuilles, si bien que le Domespace se fond aisément dans le paysage.
Quelle soutien vous a apporté Domespace ?
Un architecte Domespace a finalisé nos plans et nous a aidé à préparer tous les documents indispensables. Il est même venu de Paris pour rencontrer l'architecte conseil de la Mairie, ce qui a été un point très positif, montrant le sérieux du projet. J'ai été suivre un cours intensif de montage (2 jours) donné par Patrick Marsilli avec l'ami qui m'a aidé lors de la construction. Ensuite, durant le chantier, j'avais le numéro direct de Patrick Marsilli et j'ai pu lui poser une ou deux questions. Nous avons aussi échangé quelques images et croquis par courrier électronique pour clarifier certains assemblages. Toutes les livraisons étaient gérées par Domespace de telle sorte que nous ayons toujours les matériaux nécessaires plus d'une semaine à l'avance. Il n'y a pas eu d'erreur et j'ai grandement apprécié la générosité des livraisons ; j'ai, par exemple, entièrement réalisé l'escalier intérieur (14 marches, 1 mètre de largeur) avec les « chutes » de plancher massif et d'entraits !
Quelle est votre formation en matière de construction ?
Je n'en ai aucune, je suis seulement bricoleur et passionné.
Avez-vous fait appel à des entreprises de manière ponctuelle ?
Uniquement pour le terrassement (tranchées des réseaux et installation de la fosse toutes eaux et du réseau d'épandage) et pour la vitrification des planchers. Pour le reste, j'ai acheté ou loué le matériel pro nécessaire pour mener à bien chaque étape du chantier (Manuscopic, cloueurs pneumatiques, compresseur, pinces spéciales pour la portion de la toiture en cuivre, etc.).
Combien d'heures et combien de personnes pour tout construire ?
4 personnes (un ami, deux ouvriers rémunérés et moi) pendant 70 jours de travail répartis sur quatre mois, puis j'ai travaillé seul pendant 7 mois à raison de 8 à 10 jours par mois en moyenne et nous avons fait les finitions et lasures bio en famille pendant une dizaine de jours. Au total, cela représente 2 800 heures de travail.
Quel budget, en tout, pour votre Domespace ?
190 000 euros en 2003-2004 pour 245 m² de plancher. Cela comprend absolument toutes les dépenses y compris les salaires et charges des deux ouvriers.
Si c'était à refaire ?
Je signerais tout de suite ! Mais, je m'arrangerais pour mener l'ensemble du chantier à temps complet - je pense que c'est réalisable à 4 en 5 mois - car les fi nitions qui s'étalent sur des mois demandent beaucoup de discipline et sont parfois épuisantes. Je pense également que je ne ferais pas une vitrification du plancher qui requiert des produits peu sympathiques. Je passerais plutôt une huile dure, c'est ce que j'ai fait avec l'aide de mon fils pour l'escalier interne, fort lieu de passage, et cela tient aussi bien, sinon mieux, que la vitrification tout en étant infi niment plus sain.
Vos conseils à ceux qui voudraient faire comme vous ?
Commencer par visiter un Domespace pour se rendre compte de l'espace interne qui est étonnant. S'assurer auprès de la mairie qu'il n'y a pas un rejet épidermique. Enfin, savoir que les matériaux que l'on utilise sont sans aucun danger pour la santé des occupants est un avantage indéniable lorsque l'on connaît la nature peu sympathique d'énormément de matériaux utilisés actuellement dans la majorité des chantiers « traditionnels ».