Tous les bâtiments sont touchés par cette vague verte : la maison individuelle, les constructions industrielles, le neuf comme la rénovation. De fait, il devient impératif de comprendre les différences de performances énergétiques des bâtiments, ce pourquoi de nombreux labels ont vu le jour. Il faut savoir que le calcul de déperditions et des besoins de chauffage est unifié à travers l'Europe mais les niveaux de performance réglementaire en construction neuve tardent eux à le devenir. De nombreux (presque tous...) membres de l'UE définissent régulièrement des réglementations (ce qu'on appelle, en France, les RT 2000, RT 2005 ...). On a ainsi pu voir l'apparition des normes HPE (Haute Performance Energétique), Thpe (Très haute performance énergétique), voire encore le plus récent label BBC 2005 (Bâtiments Basse Consommation d'énergie).
Différents labels
Le label Passivhaus en Allemagne a ouvert la porte à d'autres démarches privées en Europe. Citons par exemple Minergie en Suisse ou encore Effinergie en France. Chacun de ces labels est fondé sur différents axes, plus ou moins rigoureux, et portant sur différents postes, qui font donc varier leurs précisions. Par exemple, pour être certifié Passivhaus, tout bâtiment doit faire l'objet d'un test d'étanchéité, réalisé grâce à une Blower Door (mesure de la pression différentielle). Le résultat du test s'exprime par une valeur définie par le nombre de fois que le volume d'air s'échange en une heure lorsque la différence de pression est de 50 Pa. D'abord, on calcule le volume d'air du bâtiment. Fenêtres et portes extérieures fermées, une soufflerie est ensuite montée de façon étanche sur la porte d'entrée ou sur une fenêtre. Il est ainsi possible de mesurer le volume d'air aspiré ou expulsé par les endroits non étanches du bâtiment. Le critère déterminant est le flux d'air en m3/h indiqué par les instruments de la soufflerie.
Passivhaus
Une construction neuve, pour être tamponnée du label Passivhaus, doit répondre à quatre conditions :
- des besoins annuels de chauffage inférieurs à 15 kWh/m²/an en énergie finale ;
- une consommation d'énergie globale inférieure à 120 kWh/m²/an en énergie primaire ;
- une étanchéité telle que les fuites soient inférieures à 0,6 V/h ;
- les calculs doivent avoir été réalisés avec l'outil diffusé par l'institut et l'étanchéité de la construction vérifiée in situ par un Blower Door test. Outre ces mesures impératives, l'Institut Passivhaus conseille aussi les entreprises, préconisant l'emploi de matériaux d'isolation dont le coefficient Uw doit être inférieur à 0,10 W / m²K, un facteur solaire de 50% pour les fenêtres, des ventilations double-flux...
Minergie
Egalement applicable à des constructions neuves, le label Minergie se réparti en quatre niveaux de qualité, dans l'ordre du moins performant au plus performant : Minergie, Minergie-P, Minergie-ECO, Minergie P-ECO. Pour les maisons individuelles, ce label fixe un indice plafonné à 42 kWh/m²/an et exige entre autre un dimensionnement de la puissance de chauffage intérieur à 10 W/m² et un indice pondéré de dépense d'énergie inférieur à 30 kWh/m²/an. Les modèles les plus performants demandent aussi des exigences en matière de modes de construction sains et écologiques, mais là où se situe la grande différence avec le label Passivhaus, c'est que l'attribution du label Minergie n'est pas soumise à un contrôle systématique sur chantier, ni à une vérification de la perméabilité à l'air.
Effinergie
Tout récent, Effinergie (à la base une association à but non lucratif, lauréate de l'appel à projet du PREBAT) a donc lancé son label qui récompense des bâtiments particulièrement économes en énergie avec :
- une diminution des consommations dépassant de loin les standards actuels (HQE, RT 2005, HPE) ;
- une totale liberté quant aux critères de constructions pour faciliter la mise en oeuvre ;
- l'imposition de plafonds techniquement accessibles et économiquement réalisables. La finalité affichée par ce label désignant les « bâtiments basse consommation » (label BBC) est la division des dépenses énergétiques par quatre par rapport à la consommation actuelle.
- Il convient alors d'atteindre au maximum :
- pour la construction neuve : 50 kWh/m²/an,
- pour la rénovation : 80 kWh/m²/an.
Au final
Largement inspiré du label suisse Minergie, le label Effinergie comptabilise les dépenses énergétiques liées au chauffage et à l'eau chaude sanitaire. Mais en plus de Minergie, la maison basse consommation à la française prend en compte les dépenses d'éclairage, de climatisation et de ventilation. Au total, Effinergie autorise 50 kWh/m²/an pour toutes ces consommations tandis que Minergie en admet 42, mais avec moins de postes. Le label allemand Passiv'Haus, quant à lui, fixe le plafond à 120 kWh/m²/an... mais il tient compte d'un très gros poste de dépenses : le matériel électro-domestique. Ces avancées font du bien, quand on sait que la RT 2000 fixe une moyenne nationale à « seulement » 100kWh/an/m2, et que la RT 2005 prévoit une augmentation des exigences de 15 %, soit un seuil de 85 kWh/m2/an. Rappelons qu'avec les possibilités techniques et les connaissances actuelles, il est possible de faire des constructions à 20 kWh/m2/an !
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- Note importante : il ne faut pas comparer directement les kWh acceptés par les labels Passivhaus, Minergie ou Effinergie car les méthodes de calculs et surtout les poses de dépenses varient de l'un à l'autre.
Pour aller plus loin...
- voir notre article sur Effinergie
- Le site internet www.effinergie.org