Interview de Serge Paz, Stella Maris / BioNova France
« ON CRÉE UN VÉRITABLE ÉCOSYSTÈME »
Qui construit une piscine naturelle et quel est le budget à y consacrer ?
Serge Paz : Il ne faut pas s'y tromper, une piscine naturelle est tout de même un produit de luxe. Les budgets à consacrer sont identiques à ceux d'une piscine traditionnelle, un ouvrage en maçonnerie. Il faut prévoir entre 35 000 et 55 000 €. Notre clientèle est aisée et sensibilisée à l'écologie. Ils recherchent donc avant tout un certain bien-être à travers des produits non-nocifs.
D'où vient le procédé de piscine naturelle BioNova et depuis combien de temps est-il mis en oeuvre ?
SP : Le procédé vient d'Autriche et a été inventé il y a plus de 30 ans. La commercialisation dans son pays d'origine ou encore en Allemagne ou en Suisse date d'une vingtaine d'année où il a été installé dans des piscines non seulement privées mais aussi dans des bassins publics qui reçoivent 4 000 baigneurs par jour. Preuve que la technique est parfaitement au point. Nous avons importé le procédé en France depuis 4 ans seulement, la France a quelques années de retard en matière d'écologie. Durant cette période, nous avons conçu une petite trentaine de bassins.
Comment fonctionne une piscine naturelle ?
SP: Le système d'une piscine naturelle est assez simple et de forme totalement libre. Pour schématiser, la partie baignade est composée d'un bassin délimité par la pause d'un liner ou d'un carrelage et l'eau circule en permanence de ce bassin vers un espace de régénération de l'eau composé de plantes aquatiques et non aquatiques sélectionnées par nos soins. La circulation de l'eau et son oxygénation est assurée par une pompe et un petit groupe de filtration qui retient les impuretés pouvant se déposer dans le bassin. Nous créons un véritable écosystème qui se passe entièrement de tout produit chimique. Le procédé BioNova n'inclut même par un filtre UV comme d'autres constructeurs. Côté entretien, c'est comme un jardin standard. Il faut tailler les plantes à l'automne et au printemps et pendant la saison de baignade, il faut ramasser les feuilles. La surface à consacrer à la régénération est d'environ un tiers de la surface. Pour 30 m² de baignade, il faut prévoir une surface de régénération de 10 m². Cette surface peut être séparée du bassin de baignade ou intégrée sur ses bords. La régénération se fait alors par débordement. L'écosystème fonctionne au bout d'un mois après la mise en place des plantes.
La création d'un tel écosystème répond-elle à des normes précises ?
SP : Evidemment il faut respecter le bassin. L'action est plus lente que de verser un bidon de produits chimiques comme dans une piscine standard. Un filtre est tout de même installé retenant les éléments en suspension. Les plantes que nous mettons en place dépendent de la région d'implantation du bassin. Nous avons une liste de 40 plantes aux propriétés différentes - plantes oxygénantes, semi-marécageuses, marécageuses, dont les racines sortes de l'eau... Le but étant de parvenir à un équilibre pour que l'eau soit toujours la plus pure possible.
Peut-on transformer une piscine classique en piscine naturelle ?
SP : C'est très faisable. On préserve la piscine existante et on crée à côté un bassin de régénération. On remplace le filtre à sable et les procédés chimiques par un bassin aquatique. La même chose est aussi possible pour un lac alimenté par un ruisseau. Il suffit de capter l'eau du ruisseau et de la faire passer par un bassin de régénération qui évacuera toutes les pollutions.
